Objectif zéro déchet

En pleine effervescence, les cosmétiques solides se font peu à peu une place dans nos salles de bain. Du shampooing au déodorant, en passant par le dentifrice, les marques enrichissent leurs offres pour couvrir tous les segments de l’hygiène et de la beauté. Focus sur cette nouvelle tendance.

Les cosmétiques solides sont des produits formulés sans eau, ou dont la teneur en eau est fortement réduite. C’est ce qui vaut à ces cosmétiques le qualificatif de « solides ». L’eau est un élément plus complexe qu’il n’y paraît. En effet, elle est contaminable : c’est pourquoi l’ajout d’agents conservateurs est indispensable afin de préserver les ingrédients. Les produits sans eau comme les cosmétiques solides ont ainsi une durée de vie rallongée, sans pour autant nécessiter l’ajout de conservateurs. Les cosmétiques solides sont très développés dans le bio. Ils répondent alors à un cahier des charges strict qui garantit un cosmétique respectueux du corps et de l’environnement.

Si les cosmétiques solides apparaissent aujourd’hui comme une révolution, ils font en vérité partie de l’histoire de l’humanité. Les usages et attentes des consommateurs sont de nos jours différents, mais le concept existe depuis longtemps. Et, preuve en est, il a traversé les âges. Les traces du premier savon « dur » remonteraient à 2 500 ans. Vraisemblablement inventé par les Gaulois, il se présentait alors sous forme de tablettes. À l’époque, ces savons n’étaient pas utilisés seulement pour l’hygiène personnelle. Ils servaient aussi, entre autres, à laver le linge, les objets, ou encore à des fins médicinales.

Les savons et shampooings solides sont deux produits cosmétiques phare dans ce secteur. Après avoir été détrônés par les gels douche dans les années 70, les savons solides font leur grand retour dans les foyers. Beaucoup en découvrent ou en redécouvrent les bienfaits.

Le savon solide est le fruit d’une réaction chimique appelée saponification. Deux molécules entrent en jeu durant le processus : un corps gras (huile ou beurre végétal) et un agent alcalin (soude caustique). Le shampooing solide est quant à lui obtenu par l’association d’un tensioactif (agent nettoyant ou moussant), un corps gras et un ou deux actifs (poudre végétale ou argile, huiles essentielles). Parfois, une substance est ajoutée pour stabiliser le produit.

À côté du savon et du shampooing, bien d’autres produits naturels du quotidien se déclinent sous forme solide, notamment :

• - Le déodorant,
• - Le dentifrice,
• - L’après-shampooing,
• - Le parfum,
• - Les soins pour la peau, pour le visage et le corps (rasage, hydratation, exfoliation…).

Les cosmétiques solides constituent une excellente alternative à leurs homologues liquides/industriels, notamment d’un point de vue économique et écologique. Beaucoup plus concentrés, les produits solides durent bien plus longtemps. À titre d’exemple, un shampooing solide équivaut à 2 ou 3 bouteilles de 250 ml de shampooing liquide. Cela signifie aussi moins de transport : un seul camion rempli de shampooings solides permet approximativement autant de lavages que quinze camions remplis de bouteilles de shampooing liquide. Les emballages des cosmétiques solides sont de plus drastiquement réduits, voire absents, et l’utilisation d’eau, très limitée.

Ces produits ont, en outre, l’avantage d’être composés d’ingrédients peu nombreux et sains, en particulier s’ils sont choisis bio et naturels. Dans l’idéal, veillez à ce que le savon soit biodégradable. L’utilisation de savons solides est par ailleurs très simple. Il suffit d’humidifier la zone du corps ou les cheveux (ou la brosse à dents, par exemple), puis de frotter le produit dessus afin de le faire mousser.

Les shampoings solides bio sont naturels et existent pour tous les types de cheveux : cheveux normaux, secs ou gras ! Choisissez-le de préférence certifié bio et vegan, avec une formule biodégradable.

Éthiques, pratiques, économiques… les cosmétiques solides ont décidément tout bon. Et force est de constater qu’ils séduisent un nombre croissant de consommateurs. Rien qu’en 2021, 7,5 % de Français avaient acheté au moins une fois ce type de produit, contre seulement 1 % en 2019. Le budget « shampooing solide » – pour ne parler que de lui – représentait alors pas moins de 25 % du budget « shampooing » global.